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françois hollande - Page 13

  • Hollande et l'Algérie...

    Vous pouvez regarder ci-dessous la chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 19 octobre 2012,  dans laquelle il nous livre une analyse impeccable de l'exercice de repentance de François Hollande sur la manifestation parisienne du FLN du 17 octobre 1961...

     


    "La Chronique d'Eric Zemmour" : Hollande et... par rtl-fr

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  • Des paris stupides ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de l'économiste hétérodoxe Jacques Sapir, cueilli sur son blog Russeurop et consacré à la politique économique du gouvernement français...

    Jacques Sapir.jpg

    Les paris stupides

    Un certain Blaise Pascal

    Et coetera, et coetera…

    Jacques Prévert

     

    Bien des commentateurs accusent le Président de la République de ne pas avoir de politique. C’est faux.François Hollande a une politique, et celle-ci prend l’apparence d’un pari pascalien, ou plus précisément de plusieurs paris.

    Le Président de la République est un homme de gauche, et il veut que cela se sache. C’est pourquoi il tient tant à ce que ses promesses de campagne – et en particulier celles dont le coût est très faible – soient appliquées par le gouvernement. Il a promis la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, au ravissement des Écologistes, pour 2016, et il a été ferme quant la création d’emplois aidés, qui devraient aboutir en 2013 à environ 100 000 postes de travail. Notons cependant qu’entre-temps, de septembre 2012 à décembre 2013, le chômage augmentera fortement. Ce sont probablement 700 000 personnes qui perdront leur emploi, et ce chiffre risque de se révéler faux par défaut et non par excès. Durant l’automne 2012, la France devrait connaître un accroissement mensuel du chômage compris entre 40 000 et 55 000 ? Les promesses de François Hollande ne couvriront donc en tout état de cause qu’un septième de l’accroissement probable du chômage. Mais, du moins, pourra-t-il dire que cette promesse là a été tenue.

    Il veut aussi que l’on sache qu’il est un homme raisonnable. C’est pourquoi il fera voter par l’Assemblée Nationale le TSCG ou Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance. On sait qu’il s’était opposé à ce traité durant la campagne présidentielle en disant qu’il le renégocierait s’il était élu. La négociation s’est réduite à un simple codicille sur la croissance dont le montant est de plus parfaitement dérisoire. Disons le, il ne sort pas grandi de cet épisode. Soit il aurait dû dire qu’il considérait ce traité comme un moindre mal, soit il aurait dû – et avec des collègues j’en avais fait la proposition – organiser un référendum sur ce dit traité afin de construire un rapport de force avec l’Allemagne.

    On peut aussi se demander si la décision concernant la centrale de Fessenheim n’a pas été prise essentiellement à des fins politiques, comme un os à ronger jeté aux écologistes, pour les persuader de voter le TSCG, ou du moins de s’abstenir lors du vote. On sait que les écologistes, tant la base militante que les députés, sont très opposés à ce traité, comme l’a montré la décision prise à une très forte majorité par l’instance dirigeant de EELV. Mais on connaît aussi les ambitions de certains, qui pour un portefeuille ministériel seraient prêts à bien des compromis, voire des reniements. Le gouvernement n’hésite pas, par ailleurs, à multiplier les pressions sur la gauche du Parti Socialiste pour obtenir son ralliement discipliné. Ceci montre bien que le TSCG occupe une place centrale dans la stratégie de François Hollande.

    Pourtant, le risque n’est pas mince, car une majorité de français sont opposés à ce traité, et près de 72% d’entre eux souhaiteraient qu’il donne lieu à un référendum. L’arc d’opposition va du Front National à l’Extrême Gauche, et inclut des franges du Parti Socialiste comme de l’UMP, dont il est acquis que certains députés voteront « non » à la ratification. On est donc conduit à s’interroger sur les raisons d’un choix qui ne cadre guère avec l’image d’indécision que l’on veut donner de François Hollande. Alors que la raison et le bon sens voudraient que l’on abandonne ce traité, l’entêtement du gouvernement et du Président révèle un vrai problème.

    Le choix de la rigueur.

    Ce Traité prévoit que le déficit total d’un pays de la zone Euro ne saurait excéder les 3% et que le déficit structurel, ne devrait pas excéder les 0,5%, laissant 2,5% de marge pour le déficit dit « conjoncturel ». Le traité prévoit aussi l’adoption de la « règle d’or » limitant le déficit par une loi organique dans le cas de la France, ce qui serait plus contraignant qu’une loi normale mais sans aller jusqu’à l’inscription dans la Constitution. On peut se demander pourquoi tant d’acharnement dans la rigueur et l’austérité, alors que la situation économique de la zone Euro est critique, et celle de la France se dégrade désormais rapidement.

    En effet, les données statistiques et les prévisions qui sont faites depuis la rentrée indiquent toutes une entrée dans la récession, voire la dépression. Mettons de côté le cas de la Grèce, qui s’enfonce toujours plus dans une crise terrible, et du Portugal, qui l’imite avec un an de retard. Mettons aussi de côté le cas de l’Irlande, où l’économie se dégrade de nouveau après une embellie de courte durée en 2011. Ce sont des économies de petite taille, certes à l’évolution très symptomatique, mais dont le poids est insuffisant pour tirer vers le bas la conjoncture dans la zone Euro.

    Le problème par contre est bien plus grave si l’on regarde l’Espagne et l’Italie, qui sont respectivement la quatrième et la troisième économie de la zone Euro. L’Espagne ne cesse de corriger ses données passées à la baisse. L’économie y est à l’arrêt, et 2012 devrait se clore sur une importante chute de la richesse nationale (le PIB). En Italie, la récession est aussi évidente, et le PIB devrait reculer cette année d’environ 1%, et continuer son recul en 2013. La France, quant à elle, est actuellement en stagnation, avec une croissance de 0% comme l’indique la Banque de France. Elle devrait connaître une récession dès la fin de l’année 2012 et le début de 2013.

    On peut dès lors s’interroger sur ce choix de la rigueur fait par un Président qui s’est fait élire sur le thème de la croissance. Il ne peut ignorer que cette rigueur est aujourd’hui auto-destructrice. Elle sape les bases des recettes budgétaires et conduit au renouvellement des déficits en dépit des efforts demandés aux populations.

    Le tournant pascalien de François Hollande ou les deux paris.

    Le lien entre les mesures d’austérité ou de rigueur et le climat récessif dans lequel l’Europe est plongé a été établi depuis des mois. Pourtant, François Hollande persiste ; pourquoi ? La réponse tient en deux paris qu’il a fait.

    Le premier porte justement sur le TSCG. Ce dernier est censé signifier un engagement de « sérieux » des pays signataires, en échange de quoi l’Allemagne pourrait assouplir son attitude sur la BCE et accepter de financer des pays comme la Grèce et le Portugal qui auront besoin d’une aide supplémentaire. François Hollande fait le pari que ce qui importe est le vote et non l’application du traité. Déjà, en retenant une hypothèse de croissance de 0,8% pour l’année 2013, le gouvernement français indique bien qu’il n’a nullement l’intention de réduire le déficit budgétaire, qui se situe autour de 5%. Cette hypothèse est parfaitement irréaliste. En admettant que la croissance ne recule que de -0,5% en 2013, l’écart entre les prévisions et la réalité serait de 1,3%, soit 26 milliards d’euros environ. Cela signifie qu’il manquera à peu près 12 milliards de recettes fiscales. Comme les dépenses continueront de monter, ne serait-ce qu’en raison de la récession, on devrait aboutir à un surcroît de déficit de 20 milliards d’euros, soit approximativement 1% du PIB.

    Une situation analogue se produira dans de nombreux pays de la zone Euro. Le Portugal, l’Espagne et la Grèce sont dans l’incapacité d’équilibrer leurs finances publiques et sont confrontés à des protestations sociales qui vont rapidement s’amplifiant. La situation des finances publiques se détériore aussi en Italie. François Hollande fait donc le pari qu’aucun de ces pays ne mettra en place les structures coercitives prévues dans le TSCG, et que la Commission de Bruxelles, devant une mauvaise volonté généralisée, n’appliquera pas les sanctions qui sont prévues dans ce traité. Il aurait donc contraint l’Allemagne tout en n’ayant pas a remplir sa part du marché… Cela semble habile, mais là où le pari prend l’eau, c’est qu’une loi et un traité, sont faits pour être appliqués et respectés. Si tel n’est pas le cas, c’est la crédibilité générale des gouvernements, et des gouvernants, qui est mise en cause, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Dès que l’on verra vers quoi nous nous acheminons, et que l’on mesurera l’écart entre nos engagements et la réalité de notre politique, il est clair que la spéculation reprendra de plus belle, et cette fois-ci touchera de plein fouet la France. C’est donc un pari bien dangereux que François Hollande a fait, et c’est un pari qu’il va perdre.

    Le second pari porte sur le chômage. François Hollande semble se résoudre à une forte montée de ce dernier en France. Mais, il espère que ceci ne sera que momentané. D’ailleurs, il a dit dans sa récente intervention sur la chaîne de télévision TF1 qu’il se donnait pour tâche d’inverser le mouvement du chômage à la rentrée de 2013. Le pari réside ici dans l’espoir que la conjoncture internationale s’éclaircira dès l’été 2013, et que la croissance hors de la Zone Euro tirera cette dernière de la trappe de récession dans laquelle elle s’est enfermée. D’ici là, François Hollande compte sur les emplois aidés, et une politique compassionnelle, pour apaiser une partie du malaise social qu’il sent monter.

    Mais, si l’on regarde les autres régions économiques du monde, on voit que rien ne vient conforter ce second pari. La Chine se prépare à une longue période de récession, et probablement à de troubles politiques importants. La poussée nationaliste actuelle visant le Japon, qui n’est pas justifications historiques, apparaît néanmoins clairement comme un moyen de dévier la pression sociale vers l’étranger. Il est donc exclu qu’elle puisse jouer le rôle de tracteur de l’économie mondiale. La même chose peut être dite de l’Inde, qui elle aussi semble bien engagée dans une période de récession. Quant aux États-Unis, l’assouplissement monétaire auquel se livre actuellement la Réserve Fédérale (le QE-3) devrait y stabiliser la situation, mais ne saurait permettre une relance que quelque importance. Les problèmes économiques des États-Unis sont structurels, et caractérisés par un investissement très faible et une désindustrialisation avancée. L’importance des dettes des ménages (et des jeunes diplômés) rend impossible toute reprise durable et importante de la consommation. Sur ce point également François Hollande a toutes les chances de perdre son pari.

    Non seulement nous n’assisterons pas à une stabilisation, voire une légère régression du chômage à partir de septembre ou d’octobre 2013, mais tout laisse penser qu’il continuera de monter. Nous devrions arriver, à la fin du mois de décembre 2013, au chiffre jamais vu de 3,7 à 4 millions de chômeurs. Et rappelons que ces chiffres n’incluent pas les personnes « parquées » dans les divers dispositifs mis sur pied depuis plus de vingt ans. Le nombre réel de personnes exclues du marché du travail sera en réalité plus proche des 6 millions que des chiffres officiels. La situation sociale va se dégrader fortement durant l’hiver 2012-2013, et en un sens François Hollande s’y est préparé. Mais, contrairement à ses espoirs, elle continuera à se dégrader durant toute l’année 2013.

    Le pari caché de François Hollande et la réalité de la politique allemande.

    Qu’un homme politique fasse des paris sur l’avenir est une chose normale. Toute politique, sauf à n’être qu’une simple gestion au fil de l’eau, contient des paris, et des prises de risques.

    Mais, quand il s’agit de la politique d’un pays, on est endroit de s’attendre à ce que la fourchette des probabilités soit nettement plus ouverte que ce que l’on a aujourd’hui. Or, dans les deux cas, nous sommes en présence d’une accumulation de facteurs objectifs qui vont à l’encontre des décisions prises. Cela revient à se décider à sortir sans parapluie et pariant sur le soleil alors que les premières gouttes de l’averse frappent déjà les carreaux. En fait, ces paris ne sont que la forme d’un renoncement qui n’ose dire son nom. La vérité est que si François Hollande se résout à faire des paris, dont il ne peut ignorer qu’il a toutes les chances de les perdre, c’est uniquement pour éviter d’avoir à prendre des décisions certes pénibles mais inévitables.

    Il y a en fait un troisième pari, implicite cette fois, dans la politique de François Hollande : la marche vers un fédéralisme européen, dans laquelle il espère entraîner, à petit pas, l’Allemagne[1]. Mais, ce pari est encore plus aléatoire que les deux précédents.

    On sait bien que la crise de la zone Euro est avant tout une crise de compétitivité, et l’on peut penser que le Président ne l’ignore pas. On sait bien aussi que la solution la plus efficace et la plus facile pour restaurer à court terme la compétitivité consiste à dévaluer, et sur ce point encore on peut penser que le Président ne l’ignore pas non plus. Il sait aussi qu’une dévaluation doperait la croissance des pays qui y auraient recours, ce qui rendrait possible les objectifs actuels de déficit budgétaire . Mais, pour pouvoir dévaluer, il faudrait dissoudre la zone Euro. Ou bien, il faudrait faire basculer la construction européenne vers un véritable fédéralisme. Encore faut-il savoir ce que cela implique.

    Une dissolution de la zone Euro implique un affrontement avec l’Allemagne, pays qui profite très largement de la zone Euro. Cette dissolution, avec les dévaluations qui s’appliqueraient alors, pourrait coûter la première année 3% à 4% du PIB de l’Allemagne, et probablement autour de 2% la seconde année et les années suivantes. On comprend pourquoi le gouvernement allemand tient tant à l’Euro. Mais, si l’on veut que la zone Euro soit économiquement équilibrée dans une structure fédérale, il faut considérer les pays de la zone Euro comme de simples provinces d’une entité plus vaste. Des flux de transferts budgétaires sont alors nécessaires, comme ils existent actuellement en Allemagne ou en France. La région parisienne et la basse vallée de la Seine financent les départements du centre de la France. Le problème est dans leur montant. Il faudrait que l’Allemagne consente des transferts budgétaires nets allant, suivant les calculs, de 8% à 12% de son PIB tous les ans[2]. L’économie allemande n’y résisterait pas. En d’autres termes ce n’est pas que l’Allemagne ne veuille pas mais elle ne peut pas!

    Dès lors, on comprend la politique de Mme Merkel : accepter de contribuer au renflouement des États en difficulté, mais sous des conditions d’une austérité draconienne, mais refuser toute pérennisation des flux de transferts. Concrètement, l’Allemagne ne financera pas la re-industrialisation des pays qui connaissent, peu ou prou, des difficultés (Espagne, France, Grèce, Irlande, Italie et Portugal), et ces derniers, en particulier dans le cas de l’Espagne, de la Grèce de l’Italie et du Portugal n’ont pas les ressources budgétaires suffisantes pour le faire[3]. Telle est la logique du fédéralisme au rabais vers lequel nous nous dirigeons et qui nous tue à petit feu. L’Allemagne paiera un peu, mais pas au point de mettre en danger son économie, et par cela espère sauver l’euro qui lui rapporte beaucoup (ou plus précisément qui rapporte beaucoup à ses entreprises…), mais elle a mis une limite implicite à ce qu’elle peut débourser. Les pays de l’Europe du Sud sont dès lors condamnés dans ce scénario à connaître une longue période de crise et de chômage et à voir disparaître ce qui leur reste d’industrie.

    L’idée d’un tel affrontement paralyse la classe politique française qui se gargarise de l’expression « couple franco-allemand », et l’on pourrait gloser sur la résurgence d’un état d’esprit « munichois ». Non que l’on ne puisse se dire des choses déplaisantes entre responsables des deux pays une fois les portes des réunions internationales closes. Cela s’est fait et se fera encore. Mais il n’est pas question de dire les choses publiquement et comme les choses ne peuvent être dites, il devient impossible de préparer les opinions publiques des deux pays aux effets inévitables des divergences de politiques.

    Pourtant, et dans les faits, cet affrontement est déjà là. La question de l’Union Bancaire, présentée comme une avancée « fondamentale » est aujourd’hui en panne, comme on a pu le constater au sommet ECOFIN de Nicosie. L’Allemagne refuse une supervision de TOUTES les banques, parce qu’elle ne veut pas être appelée à contribuer massivement à leur recapitalisation. Les mesures de la BCE portent elles aussi la marque de cet affrontement. Certes, Mario Draghi, le Président de la BCE, s’est bien engagé à intervenir « sans limites ». Mais, il a en réalité cédé aux injonctions de la Bundesbank et fait de la conditionnalité de ces interventions un point de passage obligé. Plus grave encore, la BCE a indiqué que toute injection de liquidité devrait s’accompagner d’un retrait équivalent de liquidité, ce que l’on appelle en langage technique la « stérilisation ». L’impact sur le secteur privé de ponctions de liquidité ne serait pas annulé par l’injection de liquidité dans le secteur public, et cela contribuerait de manière sensible à accroître la tendance récessive dans la zone Euro.

    Un pari stupide

    Face à cette perspective, François Hollande se comporte comme un enfant qui a mal aux dents mais qui a encore plus peur du dentiste. Sur le fond, il n’est pas dupe. Ce serait un grand tort de mésestimer son intelligence. Il sait que la solution de la dissolution s’imposera tôt ou tard. Mais, pour l’instant, la peur du dentiste, et donc de la dissolution de l’euro, l’emporte. Il cherche donc à gagner du temps, et il fait des paris, qui ont certes l’apparence d’être « rationnels », mais dont sait aujourd’hui qu’ils seront perdus tant les facteurs négatifs s’additionnent.

    Alors, on peut aussi se demander si, peut-être il ne nourrit pas en son for intérieur l’espoir en un événement imprévu que lui sauverait la mise ? Mais ceci constitue un quatrième pari, et celui-ci parfaitement irrationnel. C’est un pari mystique ; c’est un pari stupide, au sens de Jacques Prévert, dont les funestes conséquences se feront sentir pour les Français comme pour l’ensemble des Européens. Car là se trouve l’ultime paradoxe de la situation actuelle : la poursuite dans la voie actuelle condamne les Européens à subir une crise d’une ampleur inouïe et menace, en fin de compte, les institutions mêmes de l’Union européenne.

    Jacques Sapir (Russeurope, 22 septembre 2012)

    [1] Comme le montre son discours du 22 septembre 2012 au château de Ludwigsburg, pour les 50 ans du discours du général De Gaulle à la jeunesse allemande.

    [2] Le chiffre de 12% du PIB de l’Allemagne est avancé par P. Artus dans « La solidarité avec les autres pays de la zone euro est-elle incompatible avec la stratégie fondamentale de l’Allemagne : rester compétitive au niveau mondial ? La réponse est oui », FLASH-Économie, Natixis, 17 juillet 2012, n°508. Sur la base d’une méthodologie un peu différente, incluant une politique de relance de l’Allemagne ET des transferts on arrive à 8%.

    [3] P. Artus, « Les Allemands sont en réalité d’accord pour un soutien financier aux autres pays de la zone euro, mais pas pour un soutien économique », », FLASH-Économie, Natixis, 14 septembre 2012, n°611

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  • Cela ne se présente vraiment pas bien...

    Nous reproduisons ci-dessous ce point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à l'enlisement précoce de l'action du président de la république et de son gouvernement...

     

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    Présidence Hollande : cela ne se présente vraiment pas bien

    Il y a comme un malaise en France depuis le 6 mai dernier.

    Les derniers sondages montrent une chute de popularité très rapide du président de la République et de son gouvernement : 11 points perdus entre juillet et aout selon le sondage Ipsos / Le Point (réalisé du 24 au 27 aout). Une majorité de personnes interrogées (47%) se déclare désormais insatisfaite de l’action de la nouvelle majorité.
    L’inquiétude sur le pouvoir d’achat (baromètre Viavoice-BPCE / Les Echos) suit la même pente. La moitié des personnes interrogées (46%) estime que leur pouvoir d’achat va diminuer au cours des trois prochains mois : soit 10 points d’inquiétude de plus qu’en mai 2012. On ne peut pas s’empêcher de rapprocher ces deux résultats.

    Certes il est vrai que la nouvelle majorité socialiste hérite d’une situation difficile dans tous les domaines. Le premier ministre n’a pas manqué de reprendre l’argument. Mais on ne peut pas dire pour autant que le nouvel exécutif s’empresse de rassurer les français. Il donne au contraire l’impression d’être ailleurs.

    Demandez le programme !

    Obnubilé par le souci de paraître « normal », en rupture avec le style touche-à-tout de son prédécesseur, le président Hollande a tout d’abord réussi la performance de disparaître du paysage politique français en quelques semaines. On nous dit qu’il est parti maintenant au chevet de l’économie espagnole : c’est sympathique mais n’a-t-il pas d’autres priorités ?

    Alors que son programme de « changement » et de « justice » peine déjà à se concrétiser, les eurobonds sont passés à la trappe ; on ne sait plus ce que devient le pacte de croissance européen mais en revanche le nouveau traité budgétaire, encore plus coercitif, avance très bien. Les allemands n’ont pas vraiment changé de point de vue. Le gouvernement proclame son intention de poursuivre la réduction des déficits publics mais en augmentant aussi les impôts : il prétendait ne faire payer que « les riches ». On admet maintenant que l’alignement de la fiscalité de l’épargne sur celle du travail touchera aussi les classes moyennes, ce qui est une évidence. Et puis il ne faut pas braquer le patronat, d’autant que beaucoup de grands patrons sont de gauche, aussi qui restera pour payer sinon les salariés ?

    Soucieux sans doute de se doter d’une stature, le président de la République se pique de vouloir secourir les Syriens, alors que le retrait d’Afghanistan, promis et annoncé, se révèle plus complexe que prévu. Comprenne qui pourra.

    Et voilà que l’on ressort les vieilles lunes « sociétales » de la gauche : l’ouverture de salles de shoot, le mariage homosexuel, les contrats aidés, les zones prioritaires d’on ne sait plus quoi au juste, les alternatives à la prison, le sort des Roms : assurément des préoccupations au cœur de nos concitoyens ! Les habitants d’Amiens vont sans doute apprécier.

    Pilotage à vue du social-libéralisme mondialiste

    Tout cela sent l’improvisation et le pilotage à vue, et un nombre croissant de Français commence à s’en rendre compte avec stupeur.

    L’exécutif veut faire croire qu’il met en œuvre son programme mais, son seul programme, c’était de parvenir au pouvoir en battant Sarkozy par tous les moyens. Dotée de tous les pouvoirs, une première sous la Ve République, la gauche ne sait maintenant plus quoi en faire et cela se voit.

    Et puis quel changement la gauche pourrait-elle vraiment apporter à la situation de notre pays, alors que la crise contemporaine résulte justement de la mise en œuvre du social-libéralisme mondialiste qu’elle n’a cessé de promouvoir et de l’idéologie des droits de l’homme qui est son fond de commerce ?

    Après la droite version Chirac/Sarkozy, la gauche est en train de démontrer à son tour que le système n’est vraiment plus amendable de l’intérieur. On s’en doutait, en voilà la confirmation.

    La chute

    L’usure politique est donc très rapide, d’autant que le président Hollande était déjà mal élu, ne devant sa victoire qu’à la mobilisation du vote ethnique supplétif.

    Mitterrand avait mis 2 ans pour décrocher dans l’opinion, mais il avait quand même été réélu en 1988.

    Chirac avait dégringolé en un an, après les manifestations étudiantes de 1986 qui vont frapper de stérilité la majorité parlementaire de droite sous la cohabitation. Mais il a quand même réussi à se faire élire président de la République. Sarkozy a mis 6 mois pour chuter dans l’opinion et ne s’en est jamais remis.

    Francois Hollande est en train d’inaugurer un nouveau style de dégringolade : la dégringolade en 100 jours.

    Le spectacle vient à peine de commencer que l’on a déjà l’impression que la pièce est jouée. On attend la suite avec intérêt ….

    Michel Geoffroy (Polémia, 3 septembre 2012)

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  • Ils sont pas fous, ces Roumains !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue grinçant de Cyril Benassar, cueilli sur Causeur et consacré à la question des Roms...

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    Ils sont pas fous, ces Roumains !

    Je peux bien l’avouer à présent, l’élection de François Hollande m’a plongé dans une crise de misanthropie aiguë. Je ne hais pas la terre entière mais j’en veux encore à cette majorité de Français votants qui, pour des raisons plus lamentables les unes que les autres, ont préféré la voix de la démocratie molle à celle de la république dure et la promesse de carottes à la garantie du bâton.

    Les vacances aidant, j’ai fui la réalité rabat-joie et les médias, incapable d’entendre un mot de plus du chef des armées aux intentions désespérément et irrémédiablement pacifiques qui préside au sommeil national, et j’ai tourné le bouton du poste et le dos à cette France où les chiens redemandent du collier et imposent des muselières antirépressives, antiracistes, antisexistes, antilibérales, à ce qui reste de loups. Mais l’actualité revient toujours me tirer par l’oreille tôt ou tard et c’est avec l’affaire du démantèlement des camps roms que j’ai fait ma rentrée en politique. Et je ne suis pas déçu.
    Quel spectacle comique que celui des gentils d’aujourd’hui, ministres, députés ou journalistes, venant dans les médias défendre inconditionnellement les décisions gouvernementales qu’ils dénonçaient hier, quand ils pourfendaient les méchants en criant au retour du pétainisme voire du nazisme. Comme il est drôle de les voir, gonflés de la responsabilité que donne l’exercice du pouvoir, avaler des couleuvres comme ils lançaient des vipères quand, enflés par le devoir de dénoncer les oppressions, ils se la jouaient accusateurs publics.

    Or rien ne distingue en l’occurrence la politique sarkozyste de sa sœur jumelle hollandiste. Les mêmes carcans européens, les mêmes impératifs électoralistes, les mêmes décisions de justice avec lesquels il faut ménager, sur la question rom, la chèvre et le chou et arbitrer entre le paysan ou l’artisan propriétaire et le romanichel chapardeur, entre l’usager du métro et le mendiant pickpocket, entre les réseaux électriques d’ERDF ou de la SNCF et les pillards de cuivre. Dans un Etat souverain, les seconds pèseraient bien peu face aux premiers qui font les élections, mais quand la Commission Européenne des droits de l’homme et le bobo qui ne voit des tsiganes qu’au cinéma et qui adore le jazz manouche, même et surtout joué par des gosses de stars, s’en mêlent, les forces s’équilibrent et les choses se compliquent.
    Voici sans doute pourquoi le problème que posent les nomades d’Europe reste entier, le traumatisme causé par la Solution finale n’aidant pas à réfléchir à une issue qui concilierait les intérêts des peuples sédentaires, les cultures des « gens du voyage » et l’idée que nous nous faisons de l’humanité. Mais les difficultés sont bien réelles et ne relèvent pas de fantasmes racistes, contrairement à ce qu’on dit dans Libé, sur France Culture ou au CNRS.

    De quoi vivent, dans leur ensemble, ces peuples vagabonds ? Il faut manquer singulièrement de curiosité, comme un journaliste de Médiapart quand il ne fouille pas les poubelles de Madame Bettencourt, pour ne pas enquêter sur la question. Depuis qu’on en voit à la télé, les montreurs d’ours ne font plus recette sur les places des villages, et depuis Ikéa, on ne rempaille plus les chaises. Or les gitans ou les manouches affichent un goût prononcé pour les Mercedes hors de prix, bien que les Allemands ne leur accordent aucune remise, même à titre de réparations. Quant aux Roms, s’ils vivent dans des taudis ou sur les trottoirs, c’est parce qu’ils viennent d’arriver et qu’ils n’ont que des associations humanistes et irresponsables pour pleurer mais pas ou disons très peu d’allocs. Parce que les possibilités d’échanges économiques avec les populations sédentaires ont pratiquement disparu, mais aussi pour des raisons culturelles qui tiennent aux structures tribales cultivant l’endogamie, les populations nomades sont pour une large part devenues, au mieux mendiantes et parasites, au pire, délinquantes et criminelles, et souvent un peu tout ça à la fois. De plus, quand on divise l’humanité entre les siens et les autres, les « humains » et les gadjos, les règles et les codes moraux qui valent pour le groupe ne s’appliquent pas aux autres, et tout est permis.

    Ainsi, dans toute l’Europe – car il ne me semble pas que ces mendiants/voleurs se soient tellement aventurés ailleurs avec succès, par exemple dans le monde arabe où règne pourtant une religion de paix et de tolérance – ces nomades, qui ne sont pas toujours bienvenus par ceux qui les côtoient, sont accueillis et aidés par les autorités, particulièrement en France. Sur la question, l’hypocrisie et les bons sentiments règnent. « Il faut intégrer les Roms !», braillent les uns. En Roumanie, Ceaucescu a bien essayé mais l’échec a été total et pourtant il n’était entravé dans sa tâche ni par les droits-de-l’hommistes ni même par les droits de l’homme. « Il faut leur trouver du travail !», déclarent les autres. Le « y-a-qu’à-faut-qu’on » de gauche en matière d’emploi est à redouter car dans l’état actuel du marché du travail, même non qualifié, et avec le chômage chronique (ta mère) des jeunes dans nos quartiers populaires et sensibles, nous pourrions bientôt voir se profiler une tournée générale d’emplois aidés réservés aux Bulgares et aux Roumains, pour donner dans le champ lexical qui ne stigmatise pas.

    En fait, la plupart ne veulent ni travailler, ni s’intégrer, et que celui qui n’a jamais vu un film de Tony Gatlif aille leur poser la question. Ils n’ont aucune envie de troquer leurs braséros pour un chauffage central dans un appartement en centre ville (et pour le loyer donc l’emploi stable qui va avec). « C’est tout à leur honneur !», s’exclament ceux qui respectent l’attachement farouche de l’autre à son mode de vie tout en jouissant pour eux-mêmes des bienfaits de l’alphabétisation, de l’exogamie, de l’égalité de la femme et de toutes les émancipations qui en découlent.
    Le problème déborde le cadre national et avec l’ouverture des frontières et la liberté de circulation, une règle implacable et perverse pèse sur les pays d’Europe. Les plus généreux sont les plus envahis, et les douze millions de nomades attendent à l’Est de voir dans quel pays de l’Ouest l’herbe est la plus verte en matière de droits sociaux – c’est-à-dire d’allocations, à commencer par celle qu’on leur donne pour repartir – et la justice plus clémente – c’est-à-dire laxiste. Notre terre d’accueil, patrie des Droits de l’homme, gouvernée aujourd’hui par la gauche, pourrait devenir une destination particulièrement prisée.

    Heureusement, l’électeur de base et de tous bords, qui tient plus à ses poules qu’à sa belle âme, veille et souffle sur le politique qui est sa girouette. Ainsi les démantèlements et les expulsions se poursuivent comme si l’ombre n’avait pas cédé la place à la lumière. Cela devrait durer à moins qu’un assouplissement de la législation n’accorde aux Roms le droit de vote. Mais j’ai tort d’évoquer cette idée alors que Terra Nova veille et je crains qu’on n’arrête pas le progressisme.

    Cyril Bennassar (Causeur, 5 septembre 2012)

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  • Tour d'horizon... (31)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Nations Presse.Info, Jean Géronimo analyse avec lucidité les enjeux de la crise syrienne...

    La Syrie au coeur de la guerre tiède ? D'une désinformation médiatique à une intervention programmée

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    - sur Atlantico, Christian Combaz revient sur François Hollande, le président normal...

    C'est d'exception qu'a besoin la France, pas de normalité

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  • Une mémoire instrumentalisée...

    Nous reproduisons ci-dessous un excellent point de vue de P.B., l'un des hussard de La Droite strasbourgeoise, consacré au triste exercice de repentance auquel s'est livré François Hollande à l'occasion de la cérémonie de commémoration de la «rafle du Vel d'hiv»...

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    A propos du Vel d'hiv : une mémoire instrumentalisée

    Célèbrant le soixante-dixième anniversaire de la rafle du Val d’Hiv du 17 juillet 1942 devenue le symbole de l’extermination des juifs d’Europe, François Hollande a déclaré qu’elle constituait « un crime commis en France par la France« . Désignant ainsi la France, notion atemporelle et décontextualisée il est allé plus avant que son prédécesseur Jacques Chirac qui s’était contenté de faire porter la responsabilité de cette ignominie sur « l’État français », dénomination officielle de l’autorité de fait exercée par Vichy. 

    Cette nuance a son importance car elle fait passer la nation de complice plus ou moins zélée d’un projet qu’aucun fonctionnaire de police n’imaginait criminel à l’époque, au statut de concepteur et d’auteur principal du génocide. Hollande bousille ce qui reste du roman national que l’on sait bien fait de mythes suggestifs et de légendes pieuses. Bien sûr celui gaulliste et mitterrandien d’une France globalement résistante face à une poignée de traîtres collabos à la solde des nazis n’était plus tenable, mais cela justifiait-il un tel dérapage sémantique ?

     

    Pétain incarnait-il la France ? Oui, assurément si l’on en croit François Hollande. Jean-Pierre Chevènement sur son blog signifiant son désaccord avec le président de la République faisait remarquer que ce faisant Hollande confirmait que si Pétain c’était la France il reconnaissait du même coup la légitimité du « véritable coup d’État opéré le 10 juillet 1940 par un gouvernement de capitulation« . Le moins que l’on puisse dire c’est que les propos de François Hollande ne font pas l’unanimité dans la classe politique.

     

    Ainsi le gaulliste Henri Guaino, toujours attaché à l’orthodoxie gaullo-mitterandienne dans ce domaine a-t-il suggéré lundi, avec une pointe d’ironie, que le président de la République tirant les conséquences de ces déclarations supprime la commémoration du 18 juin désormais caduque. Comme lui, pour beaucoup de nos compatriotes la France authentique était depuis cette date repliée à Londres. Mais l’ancienne plume de Sarkozy n’oublie-t-il pas un peu vite qu’en 2007 son mentor après avoir salué, à ce propos, le discours de son prédécesseur Jacques Chirac de 1995, avait précisé : « Il n’y a rien à ajouter, rien à retrancher à son très beau discours« . Sa conformité au gaullisme parait taillée sur mesure et il en retranche volontiers ce qui l’arrange. 

    Paul-Marie Coûteaux, souverainiste de tradition gaullienne, membre du Rassemblement Bleu Marine explore quant à lui la chaîne des responsabilités pour innocenter la France de toujours de cette forfaiture. À la version des faits proposée par Chirac et Hollande, il oppose une autre version des faits pas moins « historique » que celle qui se taille aujourd’hui la part du lion chacun sachant que les problèmatiques historiques dépendent des rapports de force et qu’elles reçoivent des inflexions différentes selon qui dispose de l’hégémonie culturelle dans la société.

    Selon Coûteaux donc, « Aucune des autorités que reconnaissaient alors les Français, celle de Vichy pas plus que celle de Londres ne gouvernait la zone occupée. Faut-il rappeler que, odieux rouage de la folie criminelle que l’impérialisme allemand imposait alors à presque toute l’Europe, le général Oberg, commandant la place de Paris, avait ordonné à la police parisienne, dont les agents étaient arrêtés ou instantanément fusillés s’ils n’obéissaient pas, la livraison de 25000 juifs étrangers réfugiés en France mais que des policiers français ont, au péril de leur vie, supprimé des fichiers ou prévenu dans la nuit des milliers de familles juives, en sorte que la moitié de ce qu’exigeait l’Occupant furent arrêtés ? Faut-il rappeler que c’est la France qui accueillit le plus grand nombre de réfugiés de confession juive, et en France qu’en furent sauvés le plus grand nombre ? » 

    C’est vrai, comme Serge Klarsfeld l’a mainte fois évoqué, à cette différence près que Karl Oberg n’était pas commandant de la place de Paris mais général SS dirigeant la police allemande dans toute la zone occupée. De même sont vraies les dispositions arrêtées par le chef de la police française, le très radical-socialiste René Bousquet, pour agir à partir du 8 août, en toute autonomie sans réquisition des autorités allemandes. Mais le 8 août n’est pas le 17 juillet, date à laquelle la police française dépendait encore entièrement de l’arbitraire allemand. Ceci étant dit, nous ne retiendrons pas la conclusion de Coûteaux qui à la fin de sa péroraison ne peut s’empêcher, en bon souverainiste patriotard, de donner le coup de pied de l’âne à la construction européenne la « direction allemande ».C’est pour le moins hors sujet mais reste qu’on ne peut lui donner tort lorsqu’il conclut qu’une « part croissante de notre peuple s’accuse de crimes qui ne lui sont nullement imputables, érodant sa mémoire, par là sa fierté, par là sa volonté« . 

    L’autodiffamation, la flagellation permanente à laquelle nous nous livrons sous la conduite de nos censeurs semble être devenue un sport national, non dépourvu d’une certaine arrogance d’ailleurs (que l’on songe au Misanthrope de Molière), alimentant en permanence une véritable industrie de la repentance.

    Spinoza disait que que « le repentir est une deuxième faute » (pour autant que l’on ait commis la première). Si François Hollande se vautre dans la liturgie des confiteor et des mea culpa (sur la poitrine des morts), il y a à cela une raison. Comme le faisait remarquer Paul Yonnet dans son Voyage au centre du malaise français (Gallimard, 1993), ce sont les silences longtemps entretenus par le discours officiel autour de Vichy qui expliquent le retournement des années soixante-dix et la progressive reconstruction de notre histoire sur des bases judéocentrées. 

    L’héroïque roman de la France résistante cédait progressivement la place à une France de la collaboration, un ramassis de crapules d’où émergeaient seuls quelques « justes ». Selon Yonnet c’est sur cette image peu flatteuse que s’est construit à la même époque un antiracisme occupant rapidement tout le champ de la légitimité idéologique.

    Si la France est une infamie, rien d’elle ne mérite d’être défendue et seule une immigration massive peut nous donner une chance d’être régénérés.

    C’est ce qu’on appelle un antiracisme de résignation.

    P. B. (Le blog des hussards de la Droite strasbourgeoise, 25 juillet 2012)

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